Page:Claretie - A. Dumas fils, 1882.djvu/25

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diamants de leur mère et quelquefois le nom de leurs aïeux, quand elles sont méprisables et déchues. La femme se venge, elle a raison… » Et quand je pense que ces lignes, que je recopie, ont été jetées hardiment à la face de ce tout Paris des premières si prompt à s’effaroucher, à se cabrer et à se sentir atteint dans ses hypocrisies plutôt que châtié dans ses vices, je ne puis m’empêcher d’admirer le hautain courage du dramaturge qui se fait ainsi, comme un cravacheur de fauves, un dompteur d’hommes.

À tout dompteur, il faut, au surplus, de la pratique et du métier. Dumas fils avait été à bonne école avec son père, ce magnifique et gigantesque remueur de situations dramatiques, ce maître des larmes et des rires ; mais, à coup sûr, il n’avait pas besoin d’école. On naît dramaturge. Dès la première œuvre que le futur auteur du Demi-Monde lisait au Théâtre Historique, dès certain petit opéra ignoré intitulé Atala, il savait, il devinait l’art difficile de donner aux scènes de théâtre leurs proportions, de les mettre à leur plan et à leur place. Au reste, comme lui disait gaiement son père, une pièce n’est pas difficile à