Page:Claretie - A. Dumas fils, 1882.djvu/31

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Aujourd’hui, après tant de succès éclatants, une renommée universelle, des œuvres qui sont des chefs-d’œuvre, après les Idées de Madame Aubray, Monsieur Alphonse, la Princesse Georges, Une Visite de Noces (sa pièce la plus étonnante peut-être et la plus forte), après la Femme de Claude, l’Étrangère, la Princesse de Bagdad, ce n’est plus Scribe, et quand je dis Scribe, c’est le scribisme et non l’homme même, que Dumas veut exterminer, c’est la fausse morale, le préjugé, tout ce qui lui paraît faux, convenu, factice, dans les mœurs modernes. Il en est arrivé à trouver que le théâtre ne lui suffit plus pour répandre ses idées. Il en vient au livre, qui va partout et qui peut tout dire. Il a écrit l’Homme-Femme, la Question du Divorce, et les Femmes qui tuent et les Femmes qui volent. Il tient — au-dessus de ce grand craquement social qui nous menace depuis tant d’années, — à faire entendre la libre parole d’un homme dépourvu de préjugés et qui pense.

Sa brochure « sensationale » l’Homme-Femme n’est rien d’ailleurs qu’un éloquent et curieux plaidoyer en faveur de l’union intime de deux êtres fondus, si je puis dire, par l’amour.