Page:Claretie - A. Dumas fils, 1882.djvu/32

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M. Dumas réclame deux choses : la sainteté du mariage et la possibilité du divorce. Le foyer purifié parce qu’il n’est plus prison. M. Dumas ne se trompe pas : le salut de ce monde aux abois est là peut-être. Le philosophe pratique, j’allais dire praticien, qui a écrit l’Homme-Femme, plaide d’ailleurs la cause de la vertu, dans ce style médical qui étonnait déjà chez Michelet, et qui est peut-être le style caractéristique d’un temps où la science demeure la maîtresse souveraine. Ne soyons, au reste, pas plus bégueule que le public ; l’idée est profondément morale sous une forme hardie, voilà l’important. Et nul écrit n’est plus que celui-là identique à la nature même de M. Dumas. À écouter le causeur, on croirait encore lire le moraliste.

« Les filles, me disait-il un jour, dureront jusqu’à ce qu’elles aient exterminé (c’est un mot qu’il aime) ceux des hommes qui doivent disparaître. Après quoi, nous aurons du nouveau. Nous sommes, à cette heure, en plein Déluge. C’est le moment de la lessive. »

Cette lessive, M. Dumas l’a tentée. Il a lavé le « linge sale » de la société actuelle, non pas en famille, comme le voulait Napoléon Ier, mais