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— Eh bien ! comment ça marche-t-il !

— Maintenant, répondit M. Laurent, cela va un peu mieux ! »

Tout juste le mot douloureux d’une garde-malade après une crise.

Je ne sais pas si Daudet attendit la fin de la pièce, mais je m’imagine ce nerveux frôlant, en se promenant, la toile de fond, et se demandant (nous en avons eu plus d’une fois, de ces désolations) ce qu’il venait faire, lui, le délicat, dans ces cirques où le public figure la bête féroce, et pourquoi il s’obstinait à verser de son fin muscat des vignes ensoleillées à des buveurs de gros vin bleu ou d’alcool !

On se dit cela, au surplus, quand le public résiste, puis, quand on aime le théâtre et sa griserie, on revient à la bataille, et, lorsqu’on est Daudet, on triomphe. On acclimate la poésie même dans la poussière des coulisses et même entre cour et jardin. Alphonse Daudet devait revoir le manteau d’Arlequin rentrer au théâtre, mais y rentrer par une sorte de chemin de traverse, par le roman.

De Fromont jeune et Risler aîné, tout d’abord, il voulait faire une comédie pour le Vaudeville. L’aventure de l’Arlésienne le dé-