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goûta. Il en fit un roman, et de là date, non un succès (il était déjà goûté comme il le méritait depuis les Femmes d’artistes, un maître livre, le Petit Chose, Tartarin de Tarascon, depuis ses débuts, en un mot), mais sa popularité.

Fromont jeune inaugura, pour le roman, ces succès de vogue qui ont donné aux romanciers de notre temps cette gloire argent comptant dont parlait Alphonse Rabbe. Le livre fut rapidement enlevé. Daudet, jusque-là, avait eu pour lui les artistes. Dès lors, il eut pour lui les femmes.

Heureux ceux d’entre nous qui peuvent loger leur nom au fond des cœurs féminins ! La femme, infidèle ailleurs quelquefois, est fidèle à ses romanciers ; elle vieillit avec ses poètes. Elle se retrouve toujours jeune au fond de ses miroirs livresques, pour parler comme Montaigne, qui l’ont comprise et qui l’ont charmée.

Désormais, il ne faut plus citer les succès d’Alphonse Daudet, il suffit d’énumérer ses livres. Le Nabab succéda à Fromont jeune et le dépassa, je pense. Le livre devait réussir. Morny était dans l’affaire ! Jack, un peu long