Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ennuyeux à subir, ces journées et ces nuits d’alerte et de fatigue, mais c’est amusant à évoquer… J’ai souvent regretté ce mauvais temps, en fumant mon cigare ! Atroce, la guerre, mais quelle gymnastique morale ! Toutes les facultés de l’homme en éveil, et les meilleures : le courage, le dévouement, la décision, l’amour du prochain et l’amour du drapeau !

Pour en revenir à Bouddha, je l’avais depuis longtemps oublié, le Bouddha d’Antonia Boulard, et je me réservais — comme je l’avais dit — d’en déterrer un, au moment du retour, chez quelque brocanteur d’Hanoï… J’en avais tant vu, de mes camarades, qui faisaient provision de bibelots par avance, et qu’une balle couchait en chemin ! On expédiait dans quelque caisse, à la famille, leur pantalon rouge, leur porte-