Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/67

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crus tout d’abord plus nombreux, et, acculés, ils voulaient mourir en tuant… Nous ayant repoussés, ils continuaient leur retraite, ralliant les vaincus, vers les rapides du Fleuve Rouge.

Je les voyais fuir ; mais, avec ces renards-là, il y a toujours un piège à attendre. L’idée me tenait qu’il en restait encore dans la pagode, à l’affût pour sauter sur nous.

— Attendons un moment ! dis-je à mes turcos, qui sortaient déjà de l’abri de terre.

Et l’idée du Bouddha me revenant, le Bouddha qui avait assisté, paisible, à la tuerie de tout à l’heure :

— Pourvu qu’ils n’aient pas emporté le Bouddha !

J’avais à peine dit cela machinalement tout haut, qu’un petit éclat de rire clair, un rire d’enfant, partait à mes côtés,