Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/69

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J’avais raison de croire que la pagode n’était pas vide. Autour du Bouddha doré, quatre ou cinq démons, — des volontaires du Yun-Nam, à la croix rouge, de ceux qui avaient juré de donner leur peau, — se tenaient dressés, comme des dogues à qui l’on veut arracher leur proie. Un piédestal humain, hérissé, farouche ; et au-dessus, le Bouddha, accroupi et impassible. Mohammed avait couru sur eux. Son fusil déchargé, il le faisait tournoyer, ce fusil, au-dessus de sa tête rasée, et la crosse lourdement s’en abattait sur les crânes. — « Attends-nous ! attends-moi ! » criais-je. Tout à coup, pendant qu’un Chinois tombé mordait l’Algérien aux jambes, un autre, d’un coup de côté, dans la gorge, le frappait d’un coupe-coupe, et je vis le turco chanceler.

J’arrivai sur les Chinois comme Mohammed tombait, et j’entends encore