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gaieté charmante, franche et bien française, où l’esprit jaillit sans être cherché. Chacune de ces pièces multiples, applaudies, où une fine idée comique, née de l’observation, se glisse toujours dans la fantaisie la plus joviale, toutes ces pièces qui, pour la plupart, furent jouées au Palais-Royal, quelques-unes au Gymnase et au Vaudeville, auraient, au besoin, leur histoire. Et que de souvenirs charmants elles évoqueraient ! Par exemple, lorsqu’on joua Deux Papas très bien (16 novembre 1844), Labiche avait emmené avec lui, dans sa loge, un provincial de ses amis. La pièce, plus tard applaudie, fut orageusement ballottée, le premier soir. Et l’auteur s’en excusait auprès de son hôte : « Je vous demande pardon, je vous fais passer là une bien mauvaise soirée. — Mais non, mais non, répondit l’ami. Au contraire, je suis enchanté : je n’avais jamais vu une pièce tomber. »

À l’heure de ces comédies-vaudevilles, au moment où ce nom glorieusement aimé d’Eugène Labiche apparaissait, pour les premières fois, sur des affiches de théâtre, M. Labiche, le bibliothécaire de l’Arsenal, écrivait au futur auteur du Misanthrope et l’Auvergnat et des