Page:Claretie - Jules Sandeau, 1883.djvu/18

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Le romancier tourna involontairement la tête vers cette porte par où venait de sortir encore vivant son passé ! Ironie de la vie humaine et vanité des passions qu’on croit éternelles ! Les auteurs de Rose et Blanche venaient de se retrouver face à face et ils ne s’étaient pas même reconnus !

Mais il ne nous appartient pas et il ne nous plairait guère de nous appesantir plus longtemps sur ce roman vécu qui fut et restera un des problèmes littéraires et psychologiques du xixe siècle. L’avenir cherchera la vérité dans les lettres de George Sand, de Musset, de Sandeau, comme il a cherché le secret de Mlle de Lespinasse, de Mora, de Guibert et de d’Alembert et celui de Rousseau et de Mme d’Houdetot dans leurs confidences. Pour nous, nous ne voulons voir et ne voyons dans George Sand que l’admirable femme que nous avons eu l’honneur de connaître, la vénérable et bonne grand’mère, la simplicité, le dévouement même, adorant son fils, dont le talent est profond, faisant le bien, donnant à tous : — une grande âme et une âme de génie. Et dans Musset nous n’apercevons plus que le poète déchirant des Nuits, comme en Sandeau nous ne voyons que l’au-