Page:Claretie - Jules Verne, 1883.pdf/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

partout sa verve, unie à la science profonde de d’Ennery, a charmé.

C’est vraiment un talent original et, je ne trouve pas d’autre mot, sympathique que celui-là. Sa vogue est due aux sentiments les plus durables ; le goût du merveilleux, le plaisir de l’étonnement et la soif de l’instruction. Rien de plus intéressant, à coup sûr, que Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Le Pays des fourrures, la Maison à vapeur ou la Ville flottante.

J’arrive des pays les plus extravagants !


s’écrie Don César de Bazan. Le Pays des fourrures, que je prendrais volontiers comme type des romans de Verne, est une de ces contrées. Quand il veut écrire un roman spécial sur tel ou tel pays ou tel ou tel problème scientifique, Verne s’entoure de tous les documents, pioche la situation comme un théorème ou la description comme une leçon de géographie. J’ai entendu tour à tour deux savants éminents, M. Joseph Bertrand, l’érudit secrétaire de l’Académie des sciences, et M. Janssen, l’astronome, témoigner de leur goût pour les Voyages extraordinaires et les ima-