Page:Claretie - Jules Verne, 1883.pdf/32

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Après tout, pourquoi cela ne serait-il pas ? Il y a cent ans, on eût traité de visionnaire ou de mauvais plaisant celui qui eût prétendu transmettre sa pensée de Paris à Londres en quelques secondes, ou s’y transporter lui-même en quelques heures. Dans cent ans peut-être, la science nous aura livré de nouveaux secrets, et les rêves de Verne seront devenus des réalités. Cette perspective n’a vraiment rien d’inadmissible ou de déplaisant. En attendant, l’esprit humain, toujours épris du merveilleux, continuera à fêter comme il le mérite le charmant conteur qui nous entraîne à sa suite à travers les mondes et les pays inconnus. »

J’ai tout au long cité ce portrait, quoiqu’il répète un peu ce que nous avons dit, parce qu’il est réellement pris sur le vif.

Charles Raymond n’a pas assez insisté sur Jules Verne dramaturge.

Il manquait à Jules Verne la renommée du théâtre ; il y a goûté, et, après ses débuts cahotés, il a rencontré plusieurs fois le succès. Au théâtre de Cluny, avec une alerte comédie : le Neveu d’Amérique ; au théâtre de la Porte-Saint-Martin et au théâtre du Châtelet,