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heureux. Il est, à l’heure où nous sommes, quelque chose comme le Walter Scott de l’improbable, le romancier des mondes inconnus, — de l’absurde, disait M. Dumas, l’éminent chimiste ; mais on pourrait appliquer l’épithète à Swift, si l’on était injuste, et le pays des Houyhnhnms et des Yahous n’est pas moins invraisemblable, quoique plus philosophique et amer que le pays des fourrures.

Quand il est las de voyager, Jules Verne rentre à Amiens, vient à Paris, voit quelques amis, fait répéter une pièce. Ce sont les occupations de l’hiver. Puis il repart. Il a la santé dans le talent. « Ce que je fais est amusant, disait l’auteur de la Reine Margot ; cela tient à ce que je me porte bien. »

Un romancier d’un mâle talent, qui, comme Verne, est un brave homme, Hector Malot, l’auteur de Sans Famille et des Victimes d’amour, qui procède de Balzac comme Verne procède de Dumas, et dont la physionomie cordiale et vigoureuse prendra place sans doute en cette galerie, me disait un jour, en parlant de l’écrivain que j’essaye de caractériser aujourd’hui :

— C’est un des meilleurs de nous tous : franc comme l’or !