Page:Claretie - Jules Verne, 1883.pdf/42

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Et voilà qui est vrai pour Verne. C’est un des meilleurs : ni jalousie ni petitesse, rien des mesquines passions du rival de lettres, — la gaieté et la franchise, une nature heureuse, un philosophe : la curiosité de l’inventeur avec l’espèce de mélancolie souriante du marin.

Je sais que des raffinés, et de plus ambitieux dans l’analyse de l’être humain, disent de lui :

« Ce n’est qu’un conteur ! »

Un conteur qui charme et entraîne toute une génération est quelqu’un, soyez-en sûr. Et puis n’est-ce donc rien au monde que les contes ?

« Mes chers amis, disait doucement le bon Denis Diderot, faisons des contes ! Pendant que nous en faisons, le conte de la vie s’achève et nous sommes heureux ! »