Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/101

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être. Puis, au bout d’un moment, Deberle se rendait compte qu’Orthegaray avait repris sa marche et gagné du terrain.

Les canons italiens redoublaient leur tir, comme si les officiers commandant les artilleurs eussent, de leur côté, aperçu le champion de France et voulu le narguer par des salves nouvelles.

Il s’était fait sur le plateau de l’Alpe un grand silence instinctif, solennel, presque religieux. Les soldats, eux aussi, regardaient l’horizon, voyant tomber le soir, l’ombre monter des fonds devenus plus confus, et se demandant anxieusement si le camarade, là-bas, arriverait avant le crépuscule.

— Il en a pour un moment encore !

— Les derniers pas, voilà le difficile !