Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/118

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cette petite victoire enfantine. Un moment découragés, agacés, on leur avait rendu l’allégresse ardente, la joie d’avancer, d’aller, de grimper, de vivre… La songerie du capitaine Deberle lui faisait dire qu’on mène les hommes comme les petits, avec des jouets. Mais il donnait de la confiance et de la joie, et, avec cette force morale, de véritables forces matérielles aux soldats en marche, ce joujou planté dans la neige, et dont, le lendemain du jour où Orthegaray l’avait érigé là, on avait fêté l’apparition en buvant le café et en choquant les quarts de fer-blanc à la santé des officiers.

C’était à présent comme une partie de plaisir, les manœuvres, sous ce drapeau. En route, on le regardait. « Pas fatigué, lui ! » disait un soldat, dans le ha-