Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/119

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rassement d’une journée dure.

— C’est qu’il n’a pas tant de kilos sur le dos !

— Il a plus que ça : il porte la France ! On riait, et gaiement on achevait l’étape. On le cherchait du regard au réveil. Toujours là ! Le cordonnier avait bien cousu les couleurs : le vent des sommets n’y faisait rien. On le saluait à l’heure du sommeil. C’était le grand chef. Les troupiers dans leurs lazzis lui demandaient : Es-tu content ?

Les Alpins ne songeaient qu’à rencontrer des pics plus élevés que la Valetta sur leur route, afin d’y planter encore un drapeau et de « faire plus fort » qu’Orthegaray. Mais le malin avait choisi le plus haut sommet. Rien à faire !

— Il tient le record, Orthegaray ! disait un Parisien.

Et ils se divertissaient « de la