Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/131

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— Alors, quelque soit le drapeau, pourvu que vous alliez de l’avant, vous êtes satisfait ?

— Oui. Si le drapeau change, je ne change point, n’est-ce pas ? je suis toujours moi. Mon individu, c’est toujours Vincenzo Capuana. L’Italie ne satisfait pas les appétits de curiosité, de nouveauté que je ressens. Je vais ailleurs.

— Vous aimez la France !

— Oui. Et je ne déteste pas l’Italie. Mais, je vous l’ai dit, je m’y ennuie. J’étais peut-être trop heureux. Je veux des coups !

Et le soldat riait.

— Vous devez avoir faim ?

— Un peu, oui.

— Et ce pauvre garçon aussi, dit Deberle en montrant Lantosque. On va vous donner des vivres.

— Et je partirai pour Sospel quand ?