Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/132

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— Demain matin, avec le vaguemestre. On vous conduira au premier poste de gendarmerie. Et bonne chance au Tonkin, ou au Sénégal !

— Merci, mon capitaine !


Deberle était troublé et de méchante humeur en voyant s’éloigner ce déserteur, conduit vers la soupe par des Alpins qui plaisantaient gaiement avec lui. Ce sans-patrie lui causait une impression de malaise, comme eût pu le faire un cas de maladie lépreuse rencontré dans un musée anatomique. Il y en avait aussi en France, de ces esprits révoltés ou simplistes qui, dans l’immensité de la terre et la complexité des devoirs, ne voyaient rien que leur propre appétit, leur