Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

là, en effet, sur le rebord de l’Alpe italienne, il aperçut, apparaissant avec un de ses officiers et une dizaine de ses hommes, le capitaine Salvoni qui le saluait en portant la main à son chapeau de feutre.

— Capitaine, dit l’Italien, avec une politesse parfaite, un peu affectée peut-être, c’est ce drapeau que vous cherchez ?

Les voix, dans ces solitudes, s’entendent claires et perceptibles, à des distances incroyables.

— Oui, capitaine, répondit Deberle.

— Ne vous donnez pas la peine, mon cher camarade ; j’ai de mes hommes en bas, tout près, tout près du névé. Ils seront trop heureux de vous le rapporter !

Il y avait, dans la galanterie de ces paroles, une sorte de constatation, volontairement soulignée,