Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/187

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accrochant en scintillements les lueurs mourantes.


Les Alpins de France avançaient, montaient toujours, les yeux sur leur fardeau. De loin, ils envoyèrent un salut muet à ces étrangers qui rendaient au mort un dernier hommage.

Et ils se sentirent violemment émus, lorsque la voix de Salvoni commandant : « — Apprêtez armes !… Feu ! » une détonation retentit, claire d’abord, éclatante, puis rendue formidable par l’écho répercuté partout au loin, par la bouche des monts comme une succession farouche de tonnerres C’était la salve des soldats aux morts héroïques, le dernier salut à l’officier tombé, salut au cadavre qui semblait, sur cette autre mer qu’est la montagne,