tière que l’on devine, et que notre patriotisme attristé surveille depuis bientôt vingt-cinq ans. Mais quoi ! la frontière est partout comme le devoir. Il m’a semblé, tout justement, que le dévouement à l’idée évoquée par un tel mot se précisait mieux dans une frontière qui n’est point celle qui hypnotise en quelque sorte notre pensée, résume nos alarmes, tient éveillées nos espérances.
Je voulais, du reste, et depuis longtemps, payer une dette d’émotion à ceux de nos soldats qu’on connaît le moins et qui résument peut-être le mieux à l’heure où nous sommes toutes les solides vertus qui font une armée. Je n’oublierai jamais l’impression que produisirent sur moi nos chasseurs alpins, lorsque je les vis pour la première fois défiler sur la route poudreuse, près de Nice.