Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/51

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de galant homme et de soldat ; il s’avança vers le lieutenant, salua :

— Monsieur, dit-il, c’est l’heure de notre halte. Il est tard. Vous avez déjeuné sans doute ?

— Non, capitaine, fit l’Italien. Nous avons, nous aussi, beaucoup marché sans nous arrêter.

— Êtes-vous seul avec vos hommes ?

— Ma compagnie et le capitaine sont à dix minutes d’ici !

— Eh bien ! lieutenant, votre capitaine et vos camarades me feront-ils l’amitié de partager notre déjeuner ? Je vous dois une réparation. Et, puisque nous avons été des visiteurs sans le savoir, soyez nos hôtes en toute cordialité. Nous mettrons le couvert sur la frontière même. Vous serez en Italie et nous resterons en France. Mais, assis à la même