Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/82

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eût dit que les Italiens du fort, pour saluer ou pour braver ces Alpins français apparus là brusquement, dans le clair matin, attendaient le geste, épiaient un signal. Ils arborèrent en effet rapidement, le hissant au mât, un large drapeau vert, blanc et rouge, avec les armes de Savoie et la couronne royale d’Italie sur la couleur blanche ; et, tandis que l’étendard se déployait dans la lumière ils l’appuyèrent fièrement d’un coup de canon, comme pour dire :

— Présent !

La fumée monta doucement dans le bleu pur, d’une tendresse corrégienne.

— Allons, ils sont polis ! Ils nous souhaitent le bonjour ! dit un soldat.

— Ou ils nous blaguent, répondit un autre.