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Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/81

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voulant trois au plus à la fois, sur le tronc d’arbre, calculant le poids des hommes, prévoyant, comme un père inquiet, la chute possible. Le passage franchi et les Alpins marchant à la file indienne le long du mont, on se trouva bientôt sur un sommet d’où s’apercevait, comme sur un plan en relief, la frontière du pays étranger, les dentelures et les arêtes du versant italien. Assez rapproché, dénoncé par un liseré qui était la trace d’une batterie, un fortin était là, très haut, dominant la frontière française, vrai nid d’aigle fortifié, dissimulé en partie, mais qu’on pouvait cependant deviner à l’œil nu.

— C’est le fort Margherita, dit le lieutenant Bergier. Il est nouveau. La carte n’en fait pas mention.

Et comme il le montrait, en étendant le bras, au capitaine, on