Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/92

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insolemment blanc, dans le bleu du ciel, et c’eût été une héroïque et folle réplique aux Alpins, de voir apparaître tout à coup, dans la claire lumière de là-haut, les trois couleurs françaises, le drapeau de la patrie. Mais il était bien loin, le pic, et il fallait des heures pour atteindre le sommet, qu’avec le mensonge de la perspective il semblait qu’on pût gravir en un quart d’heure.

— Et puis on n’avait pas de drapeau !

— Oh ! dit Orthegaray, le petit Basque, si on voulait : d’en faire un, ça ne serait pas difficile !

— Et comment t’y prendrais-tu ? demanda Deberle.

— Me faites-vous crédit de dix minutes, mon capitaine ?

Deberle s’était mis à rire, répondant par un geste qui signifiait