Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une des ceintures de laine des Alpins.

— Voilà, mon capitaine, dit Orthegaray, en plantant dans l’herbe verte le tronc taillé en pointe, frais et comme saignant, du sapin.

Le drapeau flottait, claquait au vent, gai, clapotant comme une bannière de fête.

Et Deberle le regardait avec une sorte de joie orgueilleuse. Ils ne l’apercevaient pas, du point où il était, les Italiens ; mais comme ils le verraient s’il apparaissait, là-haut, tout à coup, sur le pic de neige !

— Est-ce solide au moins ? demanda le capitaine.

— Si c’est solide ! fit le Basque. Cousu par le cordonnier. Aussi solide qu’une paire de souliers !

— Eh bien ! s’écria Deberle en élevant la voix, qui de nous le plantera sur la cime de la Valetta, mes enfants ?