Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/98

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Le capitaine, les lieutenants échangeaient à de courts intervalles des propos brefs, un peu nerveux. Loin d’eux, assis ou debout, les regards tournés vers la Valetta, les Alpins guettaient l’apparition du camarade, trouvant, eux aussi, qu’elle tardait bien.

— Il y a peut-être un accident, disait Deberle en tirant sa montre.

— Cette hampe de sapin, c’est lourd !

— Et un coup de vent dans le drapeau peut jeter l’homme à bas !

— Oh ! ne craignez rien : il aura roulé les étoffes autour du tronc d’arbre !

— Puis il a le talon basque, ajoutait le capitaine, pour se rassurer et rassurer les officiers.

Tout à coup un grand cri de joie sortit de ces poitrines jeunes,