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Et le public qui applaudira à cette élection ne manquera pas certes de penser : « Oui, l’Abbé Constantin a peut-être ouvert définitivement la porte, mais tant de petits chefs-d’œuvre donnés au théâtre, mais plus d’une comédie vraiment haute et de premier ordre, mais telles satires aristophanesques, tels récits affinés et parfaits, tel maître livre comme l’Invasion, avaient déjà préparé la voie, assuré le succès, emporté la place. L’Abbé Constantin a béni le mariage, mais le mariage était conclu et jamais l’Académie ne s’était fiancée plus sympathiquement. »

Je crois bien que c’est à l’Artiste que Ludovic Halévy a débuté, au moins dans la nouvelle.

En commençant l’année 1857, — la vingt-huitième de son existence, — l’Artiste se vantait, auprès de ses lecteurs, d’avoir ouvert ses portes à des débutants de grand avenir. « Quelques jeunes écrivains, disait M. Édouard Houssaye, ont fait à l’Artiste un brillant début : M. Erckmann nous a donné l’Œil invisible, un conte qui présage un autre Hoffmann ; M. Aurélien Scholl nous a donné Gertrude, un petit chef-d’œuvre ; M. Ludovic Halévy, le neveu de