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l’illustre compositeur, une jolie nouvelle intitulée Une Maladresse. » Il y a vingt-cinq ans, Ludovic Halévy n’était encore que « le neveu de l’illustre compositeur ».

Il y a donc vingt-cinq ans, dans le journal, alors dirigé par Édouard Houssaye et Xavier Aubryet, il publiait (numéros de Novembre 1857) cette nouvelle intitulée Une Maladresse qui est déjà de l’Halévy excellent, spirituel et narquois, l’histoire d’un Parisien décavé quittant la vie de high life pour s’aller enterrer en province. Il a un oncle, ce clubman, comme Henri Heine, le poète, en avait un et il était en droit de compter sur la générosité avunculaire. Mais l’oncle est marié et le Parisien devenu rural ne connaît point sa tante. Dans le village où il se retire, il rencontre une exquise Parisienne, en devient amoureux, et… On devine le dénouement : cette inconnue est sa tante et c’est le neveu qui se donne à lui-même un cousin, héritier naturel de la fortune de l’oncle. Voilà la Maladresse. Il y a là déjà comme une ironie élégante qui fait songer, par avance, aux nouvelles du journal de Marcelin et au ton des Petites Cardinal.

Mais cette jolie Maladresse, que Ludovic