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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/107

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tistes ses amis, tenant le burin et demandant à Boucher un avis sur la gravure qu’elle vient d’achever. Muse du rococo, elle ne se contenta pas de publier des estampes ou de peindre des nymphes aux seins rosés, elle protégea les encyclopédistes, — et cette petite main si forte pouvait seule peut-être arrêter la persécution ; — elle philosopha, elle fit un peu expulser les Jésuites. Bref il lui sera beaucoup pardonné, parce qu’elle a légèrement aimé la liberté de l’art et de la pensée.

Mais Pétrus Borel ne nous la présente pas ainsi. C’est une louve affamée, une Cléopâtre sur le déclin. Et quand Mme du Hausset introduit Patrick dans le boudoir de Choisy-le-Roi, ohimé ! la Putiphar saisit à deux mains, — et quelles mains ! — le manteau de ce Joseph irlandais. Et ce diable de Patrick résiste éperdument. Elle parle amour, séduction, ivresse ; il répond langue irlandaise, Dryden, minstrel, légendes de son pays. À cette femme éperdue et enivrée il réplique par un cours de grammaire comparée, et