Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quand elle lui déclare en face son amour, il va froidement dans la bibliothèque prendre un livre du citoyen de Genève et met sous les yeux de la Pompadour cette pensée de la Nouvelle Héloïse :

La femme d’un charbonnier est plus estimable que la maîtresse d’un roi.

La Pompadour ne répond rien, mais elle fait mettre mon Patrick à la Bastille, pendant que le colonel marquis de la Villepastour fait transporter Déborah au Parc-aux-Cerfs. Mais si Patrick est un loup, Déborah est une lionne. Pharaon a beau prier, supplier, se traîner à ses genoux, elle résiste, elle est superbe. — Vous finiriez, dit le roi, par me rendre brutal ! Le tome Ier de Madame Putiphar se termine par la lutte et la résistance dernière de Déborah :

« Majesté ! ah ! c’est mal de frapper et de tordre ainsi une veuve débile, une mère souffrante ! — Grâce ! grâce ! à deux genoux, mon roi ! — Grâce ! grâce ! Oh ! vous n’êtes pas chevalier !… Voilà donc ce que c’est qu’un représentant de Dieu sur la terre ? Mon âme se révolte et ma raison s’intervertit. —