Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/125

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M. Arago prit bien un jour, à l’Institut, la queue d’un de ses vieux confrères, poudré à blanc, pour la queue d’une comète.

Ce morceau, plein de raillerie emmiellée, pourra donner une idée de la manière dont Pétrus Borel entendait le journalisme. J’aurais pu citer des pages beaucoup plus amères, où l’auteur ne se contente pas de sourire en montrant les dents. Mais que reste-t-il de ces morsures ? Laissons là ces querelles d’une heure, ces luttes d’un matin, ces personnalités et ces attaques. Nous allons retrouver Pétrus tout aussi gai, beaucoup plus charmant, dans les deux articles qu’il a donnés aux Français peints par eux-mêmes, et qui peut-être sont les deux physionomies ou physiologies, comme on disait alors, les plus remarquables du livre. La première physionomie est celle du croque-mort. Elle est écrite avec une verve funèbre, une ironie glaciale, qui rappellent les joyeux blasphèmes de Champavert.

Vous êtes à fumer gaiement avec des amis et vous attendez quelques rafraîchissements. — Pan ! pan ! On cogne à votre porte : « Qui est là ? — C’est