Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/132

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à Armand Marrast. — Hélas ! cette mauvaise humeur fut la cause d’un deuxième article beaucoup plus acerbe. Cette fois, Pétrus, irrité, furieux, envoie des témoins à Armand Marrast. On doit se battre le lendemain ; sur le terrain, les témoins interviennent et réconcilient les adversaires. Tout est bien. Mais le National continue et les railleries persistent.

« Cette fois, dit Pétrus, je ne prendrai pas de témoins bourgeois ! »

Des bourgeois au menton glabre ! Sa vieille haine vivait toujours.

Il ramassa, au coin de la rue, deux commissionnaires savoyards, deux portefaix, et les expédia aux bureaux du National avec ordre de demander raison pour lui à M. Marrast de toutes ses attaques. Marrast fut pris d’un accès d’hilarité, renvoya ces témoins qu’il n’acceptait pas. L’affaire traîna. Pétrus Borel partit sans obtenir de satisfaction.

C’était en 1846. Il ne devait plus revoir la France.