Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/131

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ses compagnons voguent en pleine mer !

La nouvelle que Pétrus apportait parut en effet dans l’Artiste. Elle s’appelait Miss Hazel[1]. Un récit à l’eau de rose écrit par une dame qui l’eût destiné à un journal de modes, voilà ce que signait à présent Champavert.

Théophile Gautier le rencontre un jour sur le boulevard, promenant sa pâleur et son ennui. « Écoute, lui dit-il, je puis te trouver un emploi. — Lequel ? dit Pétrus. — Tu as toujours aimé la vie sauvage et libre. Que dirais-tu d’un poste en Algérie ? — Rien. Je partirais. » Gautier alla trouver Mme de Girardin, et l’on obtint pour Borel la place d’inspecteur de la colonisation de Mostaganem.

À peine cette nomination était-elle insérée au Moniteur que le National se mit à rire. Champavert inspecteur ! Le lycanthrope fonctionnaire ! Le National publia un article mordant dont Pétrus se plaignit

  1. Elle avait été publiée dans la Revue pittoresque (2e série, 4e livraison).