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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/146

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peut-être le revêtait-il tristement, demandant à la pauvre défroque ce qu’elle pouvait donner encore de souvenirs, la regardant avec émotion, avec regret, jamais avec colère, — prêt à recommencer sa vie assurément, cette vie de lutte, de sacrifice, d’orgueil indompté, d’honnêteté inattaquée, d’ambition inassouvie…

Et sans doute alors, relisant la préface des Rhapsodies :

« — Si je suis resté obscur et ignoré, se disait-il, si jamais personne n’a tympanisé pour moi, si je n’ai jamais été appelé aiglon ou cygne, en revanche je n’ai jamais été le paillasse d’aucun ; je n’ai jamais tambouriné pour amasser la foule autour d’un maître, et nul ne peut me dire son apprenti. »

Hélas ! en 1832, quand il croyait tracer une profession de foi, Pétrus Borel ne se doutait pas qu’il écrivait un testament.


Avril 1865.