Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/18

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mathevons (je ne sais si le nom se dit encore) ceux qu’à Paris on nommait les jacobins. Ce fut un mathevon, ancien domestique de M. Borel d’Hauterive, qui fit tant et si bien, — ce travail de sauvetage lui prit trois mois, — qu’il délivra le prisonnier. Borel d’Hauterive se réfugia en Suisse, où il rencontra Fauche-Borel, l’agent royaliste, qui était peut-être son parent. La Terreur passée, l’émigré rentra en France. Il vint à Paris.

Il était pauvre, ruiné, il avait une famille nombreuse ; il fallait vivre et faire vivre les enfants et les élever. Adieu le point d’honneur ! Il fit comme tant d’autres, il ouvrit une boutique et servit le passant.

De cette famille Pétrus était un des fils cadets. Il fut mis en pension, peu de temps je crois, et quitta les bancs de l’étude pour entrer chez Garnaud, une célébrité d’alors, qui tenait, rue de l’Abbaye, une école d’architecture. Pétrus avait quinze ans. Cet état d’architecte lui souriait médiocrement.