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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/20

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pittore ! Il avait griffonné déjà sur des bouts de papier des verselets que tout naturellement il trouvait superbes. Les mieux aimés ce sont les premiers-nés.

Un soir on le vit rentrer tout fier de lui-même à la maison paternelle. Il rayonnait, il avait un sourire important, comme un homme qui sait tout ce qu’il vaut. De crainte qu’on ne l’interrogeât pas, il conta bien vite que certains couplets contre je ne sais quelles lois de Villèle couraient les rues (tout au plus couraient-ils l’atelier de Garnaud), et que ces couplets étaient de lui. Il les récita. M. Borel d’Hauterive, le frère de Pétrus, se souvient encore de cette soirée[1]. Voici les vers, composés sur un

  1. Je n’aurais pu connaître certains détails de la vie de Pétrus Borel et donner à cette monographie un caractère de parfaite exactitude sans la bienveillance de M. Borel d’Hauterive, qui a consenti à mettre à ma disposition et ses souvenirs, et tous les papiers qui lui restaient de son frère. — Je n’ai eu qu’une démarche à faire auprès de M. Théophile Gautier pour qu’il voulût bien, avec sa bienveillance habituelle, évoquer tous ces pauvres spectres du Château du Souvenir. Je l’en remercie ici profondément.