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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/39

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Je les revois tels que jadis.
Comme les pirates d’Otrante
Nous étions cent, nous sommes dix.

L’un étale sa barbe rousse
Comme Frédéric dans son roc ;
L’autre superbement retrousse
Le bout de sa moustache en croc.

… Celui-ci me conte ses rêves.
Hélas ! jamais réalisés,
Icare tombé sur les grèves
Où gisent les essors brisés…

Drapant sa souffrance secrète
Sous les fiertés de son manteau,
Pétrus fume une cigarette
Qu’il baptise papelito.

On les retrouve tous, ces noms, avec beaucoup d’autres, oubliés aujourd’hui, dans cette histoire de l’école romantique qui s’appelle Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Tous, en effet, firent ce qu’on appelait les campagnes romantiques campagne d’Hernani et campagne de Lucrèce Borgia ; tous prirent part à cette unique soirée du Roi s’amuse, où Lassailly brisa les banquettes pour s’en faire une arme contre les