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Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/58

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Les tristes souvenirs des nuits désespérées, des jours sans pain, traversent amèrement ces poésies. « Allons, place ! s’écrie Borel :

… Nouveau Malfilâtre,
Je veux au siècle parâtre
Étaler ma nudité.

Nouveau Malfilâtre ! Mais un Malfilâtre excessif, portant sa misère avec des airs de capitan, sa douleur avec une bravade insolente et une verdeur non brisée. Comparez les soupirs de l’ancien élégiaque avec les rauques accents du nouveau.

Autour de moi, ce n’est que palais, joie immonde,
 Biens, somptueuses nuits.
Avenir, gloire, honneurs : au milieu de ce monde,
 Pauvre et souffrant je suis
Comme, entouré des grands, du roi, du Saint-Office,
 Sur le quemadero,
Tous en pompe assemblés pour humer un supplice.
 Un juif au brasero !

Puis l’idée de suicide revient souvent encore dans les méditations de cet autre Young :