Aller au contenu

Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les amours des Bergers, et cette vie obscure
Qui ne saurait fournir une illustre aventure ?
Vous prétendre à mon rang avec tant de fierté ?

À Thalie.

Votre exemple ma sœur a fait sa vanité,
Et vous voyant prétendre un pareil avantage,
Votre présomption vient d’enfler son courage.

THALIE.

En vain à mon orgueil vous imputez le sien ;
Vous confondez nos droits pour détruire le mien :
Mais pour mieux distinguer son mérite et le nôtre,
Défions-nous, ma sœur, doutons l’une de l’autre,
Cherchons un autre Juge, allons lui faire voir
Par quelque grand essai quel est notre savoir :
Consultons Apollon, et qu’un Dieu si fidèle
Décide entre nous trois cette grande querelle.

EUTERPÉ.

C’est le Dieu du Théâtre il peut seul nous juger.

MELPOMÈNE.

Ma gloire entre ses mains ne court pas grand danger.
Divin dispensateur de la plus belle gloire
Venez par votre arrêt assurer ma victoire,
Venez donner le prix à qui l’a mérité.
Il vient et nous fait voir toute sa majesté.

Durant qu’Apollon descend on entend un concert de tous les instruments des trois Déesses.