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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/49

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SÉMÉLÉ à Alcméon.

Que me conseillez-vous sur cet ordre absolu ?
Ou vous-même plutôt qu’avez-vous résolu ?
Mon sort dépend de vous, faut-il que j’obéisse ?

ALCMÉON.

C’est à ce digne amant faire trop d’injustice,
De prendre en ce besoin conseil de son rival.

JUPITER.

Ce conseil quel qu’il soit nous fera peu de mal.

ALCMÉON.

Hé quoi vous me braver ?

JUPITER.

Non j’aurais peu de gloire,
De braver un rival quand il perd la victoire.

ALCMÉON.

C’est parler devant moi bien haut pour un berger.

JUPITER.

Des bergers comme moi le peuvent sans danger.

ALCMÉON.

Cette fierté m’étonne et je ne puis comprendre…

JUPITER.

On m’aime et ce seul mot suffit pour vous l’apprendre.

ALCMÉON.

Que vous sert cet amour quand j’ai l’aveu du Roi ?

JUPITER.

Que vous sert cet aveu, quand son cœur est à moi !
Quand on a comme moi la gloire de lui plaire…

ALCMÉON.

Quand on a qu’à combattre un berger téméraire…

JUPITER.

Je ne sais qui l’est plus du berger ou de vous.

ALCMÉON.

Ah c’en est trop.

JUPITER.

Calmez ce dangereux courroux.