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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/65

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Scène V.

SÉMÉLÉ, JUNON.
SÉMÉLÉ.

Quelle est cette étonnante et bizarre aventure ?
Et qui croirai-je enfin d’amour ou de Mercure ?

JUNON.

Princesse en doutez-vous !

SÉMÉLÉ.

Puis-je n’en pas douter ?

JUNON.

L’en croyez-vous sitôt qu’il se vante de l’être ?
Ces yeux à qui l’amour doit le nom de vainqueur
N’ont garde de douter d’un si charmant honneur ;
Vous pourriez toutefois, sachant ce que vous êtes
Prendre d’autres garants pour de telles conquêtes.
Mais n’en croyez ici Mercure ni l’amour,
Et dans ces lieux suspects craignez quelque faux jour.
Que ce Dieu supposé si grand en apparence
Vous fasse un digne essai de sa toute puissance ;
Qu’il descende du Ciel avec la foudre en main,
Avec tout l’appareil du pouvoir souverain,
Et tel qu’il est enfin quand pour plaire à sa femme,
Il s’offre tout brillant de lumière et de flamme.
C’est comme cet amant se doit montrer à vous.

SÉMÉLÉ.

Oui sans doute il me doit un spectacle si doux :