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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/76

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Scène IV.

LA REINE, SÉMÉLÉ, ALCMÉON, DIRCÉ.
LA REINE.

En vain auprès du Roi ma tendresse obstinée,
A tâché de combattre un hymen résolu ;
Il faut aller au temple, et l’ordre est absolu.
Esclave de la foi, dont il fait son idole,
Il croit devoir aux Dieux bien moins que sa parole,
Et sans considérer un Dieu fier et jaloux,
Pour tenir sa promesse, il brave son courroux.
Mais que prétendez-vous, Alcméon ?

ALCMÉON.

Ah ! Madame,
Je connais tout entier le malheur de ma flamme :
Mais dans mon désespoir contre la trahison,
Je ne connais ni Dieu, ni conseil, ni raison.
Résister contre un Dieu c’est une audace extrême ;
Mais enfin qu’ai-je à craindre en perdant ce que j’aime ?
Si je lui cédait tout, par la peur de périr,
Il me laisserait vivre, et je cherche à mourir.

LA REINE.

Perdez, Prince, perdez cette funeste envie ;
Conservez pour le trône une si belle vie ;
Souffrez que Jupiter…

ALCMÉON.

Que me demandez-vous ?
En gardant Sémélé sera-t-il son époux ?