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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/78

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Scène V.

LE ROI, LA REINE, ALCMÉON, SÉMÉLÉ, DIRCÉ, Suite.
LE ROI.

Hé bien se rendra-t-elle,
Cette âme ambitieuse à mes lois si rebelle !
Croit-elle que le nom de souverain des Dieux,
Que ce nom éclatant ait ébloui mes yeux ?
Je n’examine point si c’est histoire ou fable,
Et si son Jupiter est feint ou véritable.
Quoi qu’il en soit, il peut user de son pouvoir ;
Mais non pas m’empêcher de faire mon devoir.
Venez, Seigneur, suivez, et vous aussi Princesse ;
Allons dedans ce Temple accomplir ma promesse.

SÉMÉLÉ.

Que faites-vous, Seigneur, j’embrasse vos genoux.

LA REINE.

C’est tout perdre, Seigneur, et j’en tremble pour vous.

SÉMÉLÉ.

Voulez-vous irriter le maître du tonnerre ?

LA REINE.

Lui préférez-vous un amant de la terre ?

SÉMÉLÉ.

Vous devez à ses lois bien plus qu’à votre foi.

LA REINE.

Un Dieu peut dégager la parole d’un Roi.