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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/79

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SÉMÉLÉ.

Par lui votre grandeur doit être sans seconde.

LA REINE.

Par lui Thèbes sera la maîtresse du monde.

LE ROI.

Esprits ambitieux que vous connaissez mal,
Le péril d’un amour qui vous sera fatal !
Et ne savez-vous pas que les Dieux infidèles,
Au gré de leurs désirs, se jouent des mortelles,
Et que l’illusion d’un orgueil abusé,
D’un mortel quelquefois fait un Dieu supposé ?
Allons sans plus tarder au temple d’Hyménée,
De ce Prince à la vôtre unir la destinée.


Scène VI.

L’HYMENÉE paraît à l’ouverture du Temple, et dit au Roi.

N’attend rien de l’Hymen, ni du reste des Dieux,
Le Ciel a pour toi tant de haine,
Que je me vois forcé d’abandonner ces lieux,
Par le commandement d’une loi souveraine.

L’Hymenée s’envole et à même temps. L’Antre de la Jalousie paraît à la place du Temple.

LE ROI.

Que vois-je, justes Dieux, quel est ce grand courroux ?
Et le Temple, et le Dieu, tout s’enfuit devant nous.