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Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/80

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Et je vois à leur place un horrible spectacle.
Dieux que m’annoncez-vous par cet affreux miracle !

ALCMÉON.

Votre perte et la mienne, il n’en faut plus douter :
Des coups si surprenants partent de Jupiter.
Je vous l’ai déjà dit, c’est Jupiter lui-même,
Qui veut par ses efforts m’arracher ce que j’aime.
Sortons, Seigneur, sortons de ces lieux pleins d’effroi ;
Hélas ! Je ne vaux pas le trouble où je vous vois.
De plus heureux destins attendent la Princesse.

LE ROI.

Je crains peu ces horreurs, et je suis sans faiblesse.
Jupiter à son gré, ce fameux ravisseur,
Peut enlever ma fille aussi bien que ma sœur ;
Mais que d’un Dieu tyran la fureur obstinée,
S’oppose injustement à ce juste hyménée,
Je tiendrai ma parole, et j’irai jusqu’au bout.

LA REINE.

Vous obstinerez-vous contre un Dieu qui peut tout ?
Voyez encor l’enfer pour rompre votre envie,
De ce fonds ténébreux vomir une furie,
Fuyons Seigneur.

LE ROI.

Fuyons en d’autres lieux,
Achever cet hymen, et chercher d’autres Dieux.