Il en est, et j’en sais qui seront infaillibles,
Montrez de Jupiter des marques plus sensibles.
Vous devez autrement vous montrer en ce lieu ;
Pour vous faire connaître il faut paraître en Dieu.
Que me demandez-vous trop aveugle Princesse ?
Ah ! C’est là le conseil de la grande Déesse.
Gardez-vous d’écouter ce conseil dangereux ;
Contentez-vous de voir Jupiter amoureux,
Jupiter désarmé de ces clartés terribles,
Qui rendent aux mortels les Dieux inaccessibles.
Est-ce trop de le voir une fois glorieux ?
Ah ! Ne refusez pas ce plaisir à mes yeux ;
Montrez-moi mon amant avecque tous ses charmes.
Ah ! Vous ne m’aimez point…
Ah ! Cachez-moi ces larmes.
Hélas ! Savez-vous bien ce que vous demandez ?
Tout me semblera doux si vous me l’accordez ;
Vous me l’avez juré Jupiter c’est tout dire.
Je l’ai juré, Princesse, et mon cœur en soupire ;
Mais songez aux périls qui menacent vos jours.
Quels périls ai-je à craindre avec votre sec ours ?
Je ne sais si je puis vous sauver de moi-même ;
On s’oublie aisément auprès de ce qu’on aime.
Un rayon échappé de cette majesté,
De cet éclat qui sort d’une divinité,
Peut embraser le monde et mettre tout en cendre.