Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/13

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CLAIRANCE.

Laissez-moi, considérez mes fers ;
N’êtes-vous pas l’auteur des maux que j’ai soufferts ?
Et cependant.

PERDICCAS.

Hélas ! Considérez Clairance
Si c’est ou mon malheur, ou moi qui vous offense ;
L’aveugle déité qui préside aux combats
M’a fait vous offenser, ne vous connaissant pas ;
J’attaque en ennemi l’ennemi d’Alexandre ;
Après un long combat je le force à se rendre ;
Un succès que mon cour abhorre avec raison,
Fait tomber en mes mains toute votre maison :
Vous êtes prisonnière ; et bien voilà mon crime ;
Votre haine, Madame, est-elle légitime ?
L’amour punit-il pas assez cruellement
Ce malheur arrivé sans mon consentement ?
À peine le Dieu Mars amoureux de ma gloire ;
Semblant vous attacher au char de ma victoire,
Que votre oil adorable amusant ma raison
Dans mon char triomphant me menait en prison ;
Ne vous connaissant pas je vous ai desservie,
Vous pour qui maintenant je donnerais ma vie.
Vous pour qui.