Aller au contenu

Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
ALEXANDRE.

Un qui vous connaîtrait bien moins que je ne fais
Sur l’offre qu’il me fait ne vous rendrait jamais.
Si j’étais comme lui pour vous tirer des chaînes
J’offrirais et mon trône et le sang de mes veines ;
Et mon cour méprisant le sceptre et le danger
À quel prix que ce fût vous irait dégager.
Mais pourrait-il tomber dans ce désordre extrême.
Votre vertu vous rend seule égale à vous-même ;
Et je ne puis souffrir de semblables revers
Puisqu’il n’est qu’une Argire en tout cet Univers.

ARGIRE.

Argire vaut si peu, que je crois qu’Alexandre
Ne ferait qu’à regret ce que je viens d’entendre.
Porus fait ce qu’il doit ; et j’estime qu’aussi
Si vous la connaissiez vous agiriez ainsi.

ALEXANDRE.

Je connais mieux que lui le mérite d’Argire,
Et pour vous confirmer ce que je viens de dire
Je vous laisse à vous-même, il ne tiendra qu’à vous
De me faire accepter l’offre de votre époux.